Début octobre, des stations européennes de radioactivité atmosphérique ont mesuré des traces anormales de ruthénium 106, en Norvège, en Suisse, en Autriche, en Italie, en Allemagne, et en France.
À un niveau très bas.
En France, la station de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire de La Seyne-sur-Mer a détecté 7,7 micro-becquerels par mètre cube d'air – taux plusieurs milliers de fois plus faibles que les niveaux d'alerte.
Il n'y a aucun risque pour la santé et l'environnement, assure l'IRSN.
Mais le ruthénium 106 est un élément artificiel normalement absent dans la nature .
La question de son origine est donc posée.
La région russe de l'Oural a été rmontrée du doigt par l'IRSN et son homologue allemand, le BfS.
Plusieurs hypothèses : accident lors d'opérations de retraitement de combustible nucléaire, ou incinération accidentelle d'une source radioactive médicale, .
Le ruthénium 106 est en effet utilisé en curiethérapie pour soigner des tumeurs oculaires. Mais l'absence dans l'atmosphère d'un autre élément radioactif à côté du ruthénium 106 écarte la possibilité d'un accident de centrale.
«La situation radiologique autour de toutes les installations de l'industrie nucléaire russe est dans la norme et correspond au rayonnement naturel de fond», déclare Rosatom.
Sur place, dans l'Oural, le vice-gouverneur de la région de Tcheliabinsk a confirmé l'existence de ruthénium 106 dans l'atmosphère, mais 200 fois «inférieures aux normes admissibles».
L'Institut fédéral de météorologie et d'environnement, Rosgidromet, a précisé les mesures relevées à Saint-Pétersbourg – 115,4 micro-becquerels par mètre cube – «quatre fois inférieures aux doses admissibles».
Le vice-gouverneur de Tcheliabinsk a convoqué les responsables de Rosatom pour une réunion le 2 novembre. Il y aurait «panique dans la population», et des conseils comme «se laver le visage avec de l'alcool, fermer les fenêtres et rester à son domicile».
C'est dans la région de Tcheliabinsk qu'est le complexe nucléaire Maïak où le 29 septembre 1957, une panne du système de refroidissement d'une cuve de déchets radioactifs, a provoqué une explosion, projetant à un kilomètre d'altitude deux millions de curies de produits radioactifs.
La ville forteresse d'Oziorsk qui abrite la centrale est accessible avec un laissez-passer et les rares activistes qui y travaillent font l'objet de harcèlement policier. Des responsables de Maïak sont aussi attendus à la réunion du 2 novembre prochain.
sources : IRSN, info locale, un site d'information local Novii Den…, Rosatom